Partout dans le monde, l’été 2022 a été meurtrier : canicules à répétition, feux de forêts, inondations d’une ampleur sans précédent… Plus personne ne peut douter que le dérèglement climatique s’accélère et risque de devenir incontrôlable.
Pour rattraper le temps perdu, le nerf de la guerre, c’est l’argent. Il faut trouver des sommes considérables pour faire face à la crise alimentaire actuelle, mais aussi pour financer l’isolation des bâtiments, les transports publics et les énergies renouvelables, aider les pays du Sud à faire face aux pertes et aux préjudices liés au dérèglement climatique, aider les pays qui acceptent de stopper la déforestation et ceux qui renoncent à exploiter leurs réserves de gaz ou de pétrole…
Si cette question du financement est absolument cruciale, elle a déjà suscité beaucoup de déceptions à cause de nombreuses promesses non tenues. Comment créer une dynamique nouvelle ? Comment trouver de nouvelles ressources ?
Depuis le mouvement des « gilets jaunes », nombreux sont ceux qui pensent qu’il serait à la fois difficile et injuste de mettre en place une taxe carbone tant que des investissements massifs dans des alternatives pour les transports n’auront pas été réalisés.
Soutien de Joe Biden
De plus, à la suite de l’accord de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur un taux minimum d’imposition de 15 % sur les bénéfices des entreprises multinationales, l’idée d’une taxe sur les grandes entreprises du numérique pour financer les politiques climatiques a été abandonnée. C’est dans ce contexte, et alors que les marchés financiers sont à des niveaux très élevés, que revient le débat autour de la taxe sur les transactions financières.
Cette taxe, soutenue par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) depuis 2011, a aussi le soutien de Joe Biden aux Etats-Unis et du Parlement européen. Ce dernier rappelait fin 2020 dans son rapport sur le financement du plan climat que, rien qu’à l’échelle européenne (et malgré le Brexit), une taxe de 0,1 % sur les transactions financières pourrait rapporter jusqu’à 57 milliards d’euros par an, sans toucher au portefeuille du plus grand nombre.
En décembre 2020, la Commission européenne rappelait qu’un accord sur la taxe sur les transactions financières était possible en coopération renforcée (l’unanimité n’est pas requise sur ce sujet), et affirmait qu’elle espérait un accord avant la fin 2022.
Or aucun accord n’a encore été conclu. La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont bien sûr été au centre de l’attention des chefs d’Etat européens ces deux dernières années, mais il est maintenant plus urgent que jamais de parvenir à un accord pour créer cette taxe sur les transactions financières.
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